CES POUSSIERES NE SONT QUE DES ETOILES

 
 

Reflet

Un rond dans l'eau
Produit d'une onde
Regard figé
Dedans
Ce rond dans l'eau
Infiniment se prolonge
Regard bloqué
Devant
Un rond dans l'eau
Idées vagabondes
Miroir de la vie
Une bouche
Un O
Et le regard se perd

Vertige

Au bord du vide j’ai contemplé
Les grands espaces sans frontière
Dans cette chute je me laisser tomber
En arrière
Je confie mes fragilités
Et quand j’entends crier la terre
Dans cette chute je me laisser tomber
En arrière

Elle

C’est elle
Qui passe tous les matins 
C’est elle
Au bout du chemin
C’est elle
Qui pousse les lendemains
En soufflant
Dans ses mains

L’arbre

Je suis un arbre géant
Planté sur une île
Je suis tellement puissant
J’étends mes racines
Jusqu’au fond de la mer
Je puise l’eau de la vie
Je bois je me rafraîchis

Je suis un arbre géant
Mes pensées me chagrinent
Quand viendra le printemps
J’aurai meilleure mine 
Jusqu’au fond de l’hiver
Je me recroqueville et je penche
J’ai froid jusqu’au bout des branches

Je suis un arbre géant
Et mes yeux s’illuminent
Voilà le retour du printemps
Et mes branches s’animent
Jusqu’au bout du temps
Mes bourgeons redonnent la vie
Tu vois mes fleurs elles te sourient

Le serpent

Je suis le serpent
Un peu molasse évidement
Je dors sur ma paillasse
Enroule comme un filament
Je me délasse doucement

Je suis le serpent
J’angoisse petits et grands
De mes yeux ronds de glace
Souvent gentil parfois méchant
Je suis de loin le plus patient

Je suis le serpent
Je m’enroule lentement
Je sors et je me déplace
Comme le plus grand des gentlemen’s
J’ai peur de vous à chaque instant

La passerelle

Le temps s’est arrêté dans ce vide silencieux
La peur de tomber se lit dans ses yeux
Le corps tout entier retient son souffle
Il faudra bien traverser coûte que coûte

Dans tes couleurs

Je vois dans tes couleurs   
La douceur de ton cœur
Je vois dans tes couleurs
Tu es tout rouge mon petit cœur
Je vois dans tes couleurs                  
Vives tourbillonnantes
Je vois dans tes couleurs                 
Toute ta confiance

Je devine dans tes couleurs
Notre amour à cent à l’heure
Je devine dans tes couleurs
Un bleu ciel porte bonheur
Je devine dans tes couleurs
Tes larmes et toute ta souffrance
Je devine dans tes couleurs
Ta force et ta patience

Je m’endors dans tes couleurs
Comme dans les bras de mon enfance
Je m’endors dans tes couleurs
Comme une pure évidence
Je m’endors dans tes couleurs
De joie et d’impatience
Je m’endors dans tes couleurs

Murmure

Sur la planète des injures
Les mauvaises langues se délient
Dans l’univers il se murmure
Que leur amour c’est le paradis

Aux urgences

Le temps défibrille un à un le cœur des gamins
Sous ses yeux attendris
Est-il jeteur de sort ou ange gardien 
Des corps flottent encore
Est-il jeteur de sort ou ange gardien 
Dans ce jardin de morts
Ou brille encore
Le souffle de la vie

Prose pause

Bercé d’une musique qui dépeint
L’ignorance de l’amour
Dans ce long chemin
Il vaut mieux faire demi-tour
Rien n’est à  faire ni à trouver
Dans ce monde de croches et de pauses
La prose elle-même a peur de ces propres mots
Qui contournent  et détournent
Les rêves